En images : le bienheureux Charles

d’Autriche et son épouse Zita

Traditionnellement, l’Église commémore, chaque année, la vie d’un saint ou d’une sainte le jour de l’anniversaire de sa mort. Cependant, ce n’est pas le cas du Bienheureux Charles d’Autriche. L’Église a préféré privilégier une date plus significative de sa vie, celle qui marqua une étape clé dans son chemin vers la sainteté : le jour de son mariage, célébré le 21 octobre 1911.


Le mariage de l'archiduc Charles François Joseph de Habsbourg-Lorraine (24 ans) avec la princesse Zita de Bourbon-Parme (19 ans) le 21 octobre 1911 au château de Schwarzau am Steinfeld en Basse-Autriche.


Le jour précédant leur mariage, Charles dit à Zita : « Maintenant, nous devons nous conduire l’un l’autre au ciel ». Pour marquer leur dévotion à la mère du Christ, avant de partir en voyage de noce, le couple effectue un pèlerinage au sanctuaire marial de Mariazell, consacré à Notre Dame Magna Mater Austriae (La Grande Vierge d’Autriche).

Dernier empereur d’Autriche et roi de Hongrie, défenseur inlassable de la paix pendant la première guerre mondiale, le Bienheureux Charles de Habsbourg naît le 17 août 1887 en Autriche. Il est le petit-neveu de l’empereur François-Joseph. Élevé par ses parents dans un catholicisme fervent, il se fait vite remarquer par sa grande piété. L’enfant reçoit une éducation soignée qu’il poursuit au cours de ses études secondaires, chez les bénédictins. Comme l’ordre de succession lui laisse peu de chances de devenir empereur, il se voue à une carrière militaire. Séduit par la princesse Zita de Bourbon-Parme qui partage avec lui une très grande piété, il la demande en mariage en 1911 à Mariazell, durant un pèlerinage. Charles d’Autriche et Zita forment un couple admirable. Ils élèvent huit enfants.


Charles et Zita se rappellent leur souhait de se « conduire l’un l’autre au ciel ». C’est pourquoi ils font graver une inscription spéciale à l’intérieur de leurs alliances, écrite en latin : « Sub tuum praesidium confugimus, sancta Dei Genitrix » (« Sous ta protection, nous cherchons refuge, Sainte Mère de Dieu »).

Dieu au centre de la vie du couple

Une succession de décès et de drames familiaux le rapproche du trône, et c’est à la suite de l’assassinat de son oncle, François-Ferdinand à Sarajevo, qu’il devient l’héritier direct en 1914. Ainsi, à la mort de François-Joseph en 1916, il devient empereur. Mais diriger un empire en pleine guerre implique d’infinies difficultés.


L'Europe est au bord du gouffre. Charles devient l’héritier immédiat de l’empereur François-Joseph. Très hostile à cette guerre, il ne se dérobe pas et part combattre. Il ne craint pas d’aller souvent au front. Il parcourt les tranchées pour être près de tous, particulièrement de ceux qui souffrent. À la mort de François-Joseph le 21 novembre 1916, Charles devient empereur d’Autriche et roi de Hongrie.

Au milieu de la tempête, Charles n’oublie jamais l’importance de son mariage. Malgré l’humiliation de l’exil en 1918 qui les isolera définitivement dans l’île de Madère où ils vivent dans une grande pauvretéCharles et Zita demeurent plus que jamais unis, y compris lorsqu’ils doivent faire face à la maladie qui emporte finalement Charles en 1922.


Le jeune empereur comprend qu’une victoire par les armes est impossible. Il n’a dès lors qu’une idée : mettre fin à la guerre qui a déjà fait des millions de morts. Dans son Manifeste d’accession au trône, il déclare : « Je veux faire tout ce qui est en mon pouvoir pour mettre un terme, sans délai, aux horreurs et aux sacrifices de la guerre, et donner à mes peuples les bienfaits de la paix. »



En août 1917, après une sanglante bataille, il pleure à la vue de corps mutilés et défigurés. On l’entend alors murmurer : « Personne ne peut justifier cela devant Dieu. Je dois mettre fin à ce drame le plus vite possible. » Il fait deux tentatives pour négocier la paix, et il est le seul souverain ou chef d’État à soutenir le plan de paix proposé par le pape Benoît XV.

Zita s’intéresse aux responsabilités de son mari et n’hésite pas à exprimer des suggestions. Elle l’accompagne fréquemment dans ses déplacements et intervient dans les questions sociales. Charles et Zita se considèrent davantage comme une « équipe ».

Une vocation à la sainteté

Au cours de son homélie, prononcée le jour de sa béatification en 2004, le pape Jean Paul II a rappelé que « le devoir décisif du chrétien consiste à chercher en toute chose la volonté de Dieu, à la reconnaître et à la suivre. L’homme d’État et le chrétien, Charles d’Autriche, se fixa quotidiennement ce défi. Il était un ami de la paix. À ses yeux, la guerre apparaissait comme une chose horrible (…) Sa principale préoccupation était de suivre la vocation du chrétien à la sainteté également dans son action politique. C’est pour cette raison que l’assistance sociale avait une telle importance à ses yeux. Qu’il soit un exemple pour nous tous, en particulier pour ceux qui ont aujourd’hui une responsabilité politique en Europe ! ».


Charles et Zita ont à cœur l’éducation de leurs enfants, sur les questions de la foi en particulier. Au même titre que Zita, Charles s’implique pour transmettre à ses enfants l’amour de Dieu. C’est lui qui leur apprend personnellement leurs prières. Eloigné de sa femme et de sa famille pendant la Grande Guerre, Charles installe une ligne téléphonique reliant son quartier militaire au palais impérial, afin de pouvoir s’entretenir avec Zita au moins une fois par jour et prendre des nouvelles des enfants. Malgré ses responsabilités écrasantes, il accorde une grande importance à son mariage et à sa famille.

Le Bienheureux Charles d’Autriche et son épouse Zita sont une source d’inspiration sans fin pour bâtir un mariage solide et rayonnant.

Malgré l’humiliation de l’exil, Charles et Zita demeurent plus unis que jamais y compris lorsqu’ils doivent faire face à la pneumonie qui emporte Charles le 1er avril 1922 alors qu’il n’est âgé que de 34 ans. 
Les dernières paroles de Charles à son épouse sont celles-ci : « Mon amour pour toi n’a pas de fin ». Il meurt le 1er avril 1922 en prononçant le nom de « Jésus » comme dernière parole. Pendant les 67 années restantes de sa vie, Zita, portera le deuil. Jusqu’à sa propre mort, elle ne cessera jamais de l’aimer.

Voir :

Zita de Habsbourg, 
dernière Impératrice d'Autriche
Oblate bénédictine
1916-1989

Source - Aleteia