Qui a inventé le Chemin de Croix ?

Comme pour la crèche de Noël, c'est à saint François d’Assise que l'ont doit le Chemin de Croix, la première reconstitution vivante de la Passion du Christ.

Le Chemin de croix, acte dévotionnel ou communautaire pour revivre les événements de la Passion du Christ, est une pratique fréquente pendant le Carême et surtout le vendredi saint. Le catholique, en vivant les quatorze moments particuliers, les quatorze stations, jusqu’à la croix, pense aux souffrances du Christ, réfléchit à la signification des événements qui ont précédé et accompagné la mort du Sauveur des hommes. Il fait alors vivre sa propre croix.

Saint François d’Assise pleurait souvent en pensant aux plaies du Christ « signes de l’amour débordant du Fils de Dieu pour chacun ». Et comme pour la crèche de Noël, en 1223, c’est à lui que l’on doit la première reconstitution, sous forme de méditations, du chemin de croix. Lui, uni au Christ par les stigmates, et toujours sur les traces du Christ pauvre et humble, qui encourageait les premiers frères mineurs à une mémoire « en actes ».

Les premiers chemins

Le poverello d’Assise brûle d’amour pour le Christ et il veut que ses frères se conforment davantage à lui en le contemplant, concrètement, dans l’anéantissement de la croix. Il veut que, sur ce chemin reproduisant la marche du Seigneur depuis le prétoire de Pilate jusqu’au Golgotha, ils élargissent leurs prières aux souffrances de tous les hommes. La tradition s’installe et les franciscains, à Jérusalem, après la fondation de la Custodie de Terre Sainte (1342), où ils sont présents depuis 1220, invitent les pèlerins à participer à des exercices spirituels sur la Voie douloureuse du Christ.

Peu à peu, cet exercice se transforme en une série de méditations sur les épisodes de la passion du Christ, accompagnées de représentations illustrant chaque épisode. Pour cela, les franciscains aménagent en plein air ou dans les églises, des séries d’évocation (tableaux, statues, croix…) reproduisant des scènes marquantes de l’itinéraire du Christ vers le calvaire. Entre chaque étape, dont le nombre variera jusqu’au XVIIe siècle, une prière et une méditation.

Sa propagation

Mais le vrai tournant du Chemin de croix se dessine à partir du XVe siècle, avec le développement de la dévotion aux « chutes de la Passion » ou aux « chutes sous la croix » dans certains pays. On vénère aussi, par exemple à Rome, les « marches du Christ « , au nombre de sept ou de neuf, parfois à l’aide de colonnes dressées sur le chemin allant vers une église. Puis commence à apparaître la dévotion aux « stations du Christ » dont le nombre varie selon qu’on les fassse partir de l’adieu de Jésus à sa mère, du Cénacle, du jardin, ou encore de chez Pilate. Et strictement dans le cercle restreint des franciscains.

Il faut attendre le pape Clément XII en 1731, pour que la permission soit donnée de créer des chemins de croix dans d’autres églises. Le nombre des stations est alors fixé à quatorze, son chiffre actuel, tandis que Benoit XIV, en 1741, poursuit son développement mais limite l’extension à un seul chemin de croix par paroisse.

Saint Léonard de Port-Maurice (1676-1751) est l’un des plus grands propagateurs de la Via crucis. Il passa sa vie à prêcher, écrire des livres de spiritualité et visiter quelques trois cents missions à Rome, en Corse et dans l’Italie du Nord. En France, la dévotion au Chemin de croix et à ses quatorze stations est introduite par l’intermédiaire des prêtres immigrés en Italie, à leur retour dans le pays, au lendemain de la Révolution française.

Source - Aleteia