Quelles sont les sept douleurs


de la Vierge ?

L’Église célèbre le 15 septembre Notre Dame des Sept Douleurs : une dévotion ancienne qui invite les fidèles à méditer sur les épreuves tragiques traversées par la Vierge Marie au cours de sa vie terrestre.

Saint Alphonse de Liguori (1696-1787) a composé de très belles méditations sur les sept « glaives » qui ont transpercé le cœur de Marie. Elles peuvent s’accompagner de la récitation de la très belle prière du Stabat Mater, composée au XIIIe siècle par une moine italien.

Stabat Mater dolorosa

Debout, la Mère douloureuse près de la croix était en larmes devant son Fils suspendu. 
Dans son âme qui gémissait, toute brisée, endolorie, le glaive était enfoncé. 
Qu'elle était triste et affligée, la Mère entre toutes bénie, la Mère du Fils unique ! 
Qu'elle avait mal, qu'elle souffrait, la tendre Mère, en contemplant son divin Fils tourmenté ! 
Quel est celui qui sans pleurer pourrait voir la Mère du Christ dans un supplice pareil ? 
Qui pourrait sans souffrir comme elle contempler la Mère du Christ douloureuse avec son Fils ? 
Pour les péchés de tout son peuple elle le vit dans ses tourments, subissant les coups de fouet.
Elle vit son enfant très cher mourir dans la désolation alors qu'il rendait l'esprit. 
Daigne, ô Mère, source d'amour, me faire éprouver tes souffrances pour que je pleure avec toi. 
Fais qu'en mon coeur brûle un grand feu pour mieux aimer le Christ mon Dieu et que je puisse lui plaire. 
Ô sainte Mère, daigne donc graver les plaies du Crucifié profondément dans mon coeur. 
Ton enfant n'était que blessures, lui qui daigna souffrir pour moi; donne-moi part à ses peines.
Qu'en bon fils je pleure avec toi, qu'avec le Christ en croix je souffre, chacun des jours de ma vie ! 
Etre avec toi près de la croix et ne faire qu'un avec toi, c'est le voeu de ma douleur. 
Vierge bénie entre les vierges, pour moi ne sois pas trop sévère et fais que je souffre avec toi.
Que je porte la mort du Christ, qu'à sa Passion je sois uni que je médite ses plaies ! 
Que de ses plaies je sois blessé, que je m'enivre de la croix et du sang de ton Enfant ! 
Pour ne pas brûler dans les flammes, prends ma défense, Vierge Marie, au grand jour du jugement. 
Christ, quand je partirai d'ici, fais que j'obtienne par ta Mère la palme de la victoire. 
Au moment où mon corps mourra, fais qu'à mon âme soit donnée la gloire du Paradis. 
Amen.

Les sept douleurs de la Vierge

Giovanni Bellini (circa 1430–1516)

1 - La prophétie du saint vieillard Siméon : « Je compatis, ô Mère affligée, à la douleur que vous causa le premier glaive qui vous a transpercée, quand Siméon, dans le temple, vous représenta les tourments que les hommes devaient faire endurer à votre bien-aimé Jésus (et que vous connaissiez déjà par les divines Écritures), jusqu'à le faire mourir sous vos yeux, suspendu à un bois infâme, épuisé de sang et abandonné de tout le monde, sans pouvoir recevoir de vous ni défense ni secours. Je vous prie donc, ma Reine, par ce souvenir amer qui affligea votre cœur pendant tant d'années, de m'obtenir la grâce de conserver toujours, à la vie à la mort, gravées dans mon cœur, la Passion de Jésus-Christ et vos Douleurs. Ainsi soit-il. »

Adam Elsheimer (1578–1610)

2 - La fuite en Égypte : « Je compatis, ô Mère affligée, à la douleur que vous causa le second glaive qui vous a transpercée lorsque vous avez vu votre Fils innocent, à peine né, persécuté à mort par ces mêmes hommes pour lesquels il était venu dans le monde ; de sorte que vous avez été obligée de fuir en Égypte pendant la nuit et secrètement à l'insu du monde. Par tant de peines que vous, Vierge délicate, avez endurées, conjointement avec votre petit enfant exilé, dans ce long et pénible voyage, par des chemins déserts et difficiles, et dans votre séjour en Égypte, où étant inconnus et étrangers, vous avez vécu durant toutes ces années dans la pauvreté et le mépris, je vous prie ma bien-aimée Souveraine, de m'obtenir la grâce de souffrir avec patience dans votre compagnie, jusqu'à la mort, toutes les peines de cette misérable vie, afin que je puisse, dans l'autre, échapper aux peines éternelles de l'enfer que j'ai bien méritées. Ainsi soit-il. »

Giotto di Bondone 1303-1306

3 - La disparition de Jésus pendant trois jours au Temple : « Je compatis, ma Mère affligée, à la douleur que vous causa le troisième glaive qui vous perça le cœur, quand vous avez perdu votre cher Fils Jésus, qui resta trois jours à Jérusalem, éloigné de vous. Ne voyant plus alors votre amour auprès de vous, et ignorant la cause de son éloignement, je pense, mon aimable Reine, que vous n’eûtes aucun repos pendant ces nuits, mais que vous ne fîtes que soupirer après celui qui était tout votre bien : je vous prie donc, par les soupirs que vous avez poussés durant cette trois jours, bien longs et bien douloureux pour vous, de m’obtenir la grâce de ne jamais perdre mon Dieu, afin que je vive toujours uni à lui et que je meure dans ses embrassements. Ainsi soit-il. »

Renata Sedmakova | Shutterstock

4 - La rencontre de Jésus portant sa croix et montant au calvaire : « Je compatis, ma Mère affligée, à la douleur que vous causa le quatrième glaive qui vous perça le cœur, lorsque vous avez vu votre Jésus condamné à mort, chargé de liens et de chaînes, couvert de sang et de plaies, couronné d'un faisceau d'épines, tombant en chemin sous sa pesante Croix, qu'il portait sur ses épaules ensanglantées, allant comme un agneau innocent mourir pour notre amour. Vos yeux se rencontrèrent alors avec les siens, et vos regards mutuels devinrent autant de traits dont vous blessâtes réciproquement vos cœurs amoureux. Je vous prie donc par cette grande Douleur, de m'obtenir la grâce de vivre entièrement résigné à la volonté de mon Dieu, portant ma croix avec joie dans la compagnie de Jésus jusqu'au dernier soupir de ma vie. Ainsi soit-il. »


5 - Marie debout au pied de la croix : « Je compatis, ma Mère affligée, à la douleur que vous causa le cinquième glaive qui vous perça le cœur, lorsque, présente sur le mont Calvaire, vous avez vu de vos propres yeux, mourir peu à peu, au milieu de tant de tourments et de mépris, sur le lit douloureux de la Croix, votre bien-aimé Jésus, sans pouvoir même lui donner le moindre des soulagements qu'au moment de la mort on accorde aux plus scélérats. Et je vous prie, par l'agonie que vous, tendre Mère, avez soufferte avec votre Fils agonisant, et par la tendresse que vous avez éprouvée lorsque, pour la dernière fois, il vous parla du haut de la Croix, et que se séparant de vous, il nous donna tous à Vous pour fils dans la personne de Jean ; par la constance avec laquelle vous l'avez vu baisser la tête et expirer, je vous prie de m'obtenir de votre amour crucifié la grâce de vivre et de mourir crucifié à toutes les choses de ce monde, pour ne vivre toute ma vie que pour Dieu, et ainsi aller un jour jouir de lui face-à-face en paradis. Ainsi soit-il. »

Rogier van der Weyden (1399/1400–1464)

6 - La descente de Jésus de la croix et la remise à sa mère : « Je compatis, ma Mère affligée, à la douleur que vous causa le sixième glaive qui vous perça le cœur lorsque que vous vîtes percer d'outre en outre le doux Cœur de votre Fils déjà mort, et mort pour ces ingrats qui, même après l'avoir fait mourir, n'était pas encore rassasiés de le tourmenter. Je vous prie donc par cette cruelle douleur que vous avez endurée toute seule, de m'obtenir la grâce d'habiter dans le Cœur de Jésus blessé et ouvert pour moi ; dans ce cœur, dis-je, qui est la belle demeure d'Amour, où reposent toutes les âmes qui aiment Dieu et que là, passant moi-même ma vie, je ne pense qu'à Dieu et n'aime que lui. Très Sainte Vierge, vous pouvez le faire, je l'espère de vous. Ainsi soit-il. »

Renata Sedmakova | Shutterstock

7 - L’ensevelissement de Jésus dans le sépulcre : « Je compatis, ma Mère affligée, à la douleur que vous causa le septième glaive qui vous perça le cœur, lorsque vous vîtes entre vos bras votre Fils mort, non plus dans l'éclat de sa beauté, comme vous l'aviez autrefois reçu dans l'étable de Bethléem, mais ensanglanté, livide et tout déchiré des blessures qui avaient mis ses os à découvert ; vous écriant alors : mon Fils, mon Fils, en quel état l'amour t'a réduit ! Et lorsqu'on le porta au sépulcre, vous avez voulu encore l’accompagner, et l'y arranger de vos propres mains, jusqu'à ce qu'enfin, lui disant le dernier adieu, vous y laissâtes votre cœur brûlant d'amour enseveli avec votre Fils. Par tant de martyrs qu'a souffert votre belle âme, obtenez-moi, ô Mère du bel amour ! Le pardon des offenses que j'ai commises contre mon Dieu bien-aimé ; je m'en repens de tout mon cœur. Défendez-moi dans les tentations ; assistez-moi à l'heure de ma mort, afin que sauvé par les mêmes mérites de Jésus et les vôtres, je parvienne un jour avec votre assistance, après ce malheureux exil, à chanter dans le paradis les louanges de Jésus et les vôtres, pendant toute l'éternité. Ainsi soit-il. »

Source - Aleteia